«et cætera»
et cætera, c'est un peu comme une porte qu'on laisse entrebâillée à demeure ... Libre à chacun d'en rajouter ... Il faut de tout pour faire un monde ...
Voilà un recueil de poésies sans chichis, agréable à parcourir, qui dévoile de nombreuses facettes de son auteur. Mais l'homme de chair est-il ce que montre le poète?
Ce qui frappe de prime abord, c'est la musicalité des vers. Si comme le dit la quatrième de couverture il faut les écouter plutôt que les lire, je dirais qu'il faut les dire à haute voix.Le rap n'est pas bien loin, musique des mots, émotion des mots.
Jean Baurin se montre à nous : Nougaro de comptoir ressassant son passé ... désabusé par son manque d'inspiration parfois, devant le sous-bock de carton blanc : octosyllabes nés dans la bière / ne sont jamais que du pipeau ... solitaire, inutile, usé : faut ensabler les vieilles envies / je ne suis plus que spectateur ...
Mais il a gardé ses souvenirs. On y trouve beaucoup de femmes : on hallucine sur la jarretelle ... et pas seulement sur elle. Eros n'est pas loin avec ses sirènes intérimaires.
De belles images nous sont offertes : la fille aux yeux couleur tout d'suite, le coeur sinistré, l'ange fildefériste, amies aimantes-amantes aimées, jolies madames mes amoureuses ...
Il sera tendre avec les chats, les enfants et sa ville de Bruxelles.
Les majuscules et la ponctuation ont-elles disparu par la porte entrebâillée?
Les élisions permettent le respect du nombre de pieds des vers et donnent un langage direct.
Certains poèmes n'en ont pas. De ce fait, ils paraissent plus denses et plus aboutis.
... c'est pourquoi
l'homme s'est inventé
la mémoire
le souvenir
la nostalgie
impalpables trésors
que nul jamais
ne pourra dérober
L'ARTICHAUT n°30 (Mars 2013).
CEPULB-ULB