la révélation
elles étaient belles comme à vingt ans
et désirables tout autant
vêtues de robes tellement légères
que l'on voyait presqu'au travers

leurs deux maris des gars sportifs
étaient absents pour ce motif
ce n'était pas la première fois
le sport ma foi avait ses lois

elles avaient donc en toute quiétude
organisé comme d'habitude
un p'tit souper entre nanas
du genre gambas et tequila

plutôt frugal mais arrosé
sans oublier le pousse-café
le coup de grâce de circonstance
celui qui pousse aux confidences

spots tamisés et musique douce
de temps en temps on se trémousse
les filles ça danse c'est bien connu
c'est dans leurs gènes leurs attributs

bisous frôlés presque volés
lorsqu'on s'enlace sur un reggae
qu'est ce qu'on est bien sans les bonshommes
tu sais j'te trouve vraiment mignonne

puis quand la danse se fait lascive
il y a ces seins qui sympathisent
et ce genou qui investit
un entrejambe peu indécis

c'est ainsi que les choses arrivent
le coeur s'en va à la dérive
plus rien soudain n'est innocent
les corps déjà sont sont consentants

cette belle amie cette inconnue
chacune ne pense qu'à la voir nue
qu'à l'avoir nue tout contre soi
pour la toucher de tous ses doigts

quand l'une des deux le suggéra
l'autre docile s'exécuta
elle se mit à se caresser
par pur défi comme subjuguée

je fais pareil regarde-moi
je veux jouir rien que pour toi
regarde-moi je te désire
impose-moi de t'obéir

offre-le moi ton joli corps
je t'en supplie aime-moi fort
fais-moi du mal avec tendresse
console-moi rien qu'en caresses

pénètre-moi si tu le veux
je te le prête mon amoureux
ce compagnon occasionnel
mon septième ciel artificiel

entrelacées écartelées
enchevêtrées baisées sucées
prises par devant prises à l'envers
elles chevauchèrent la nuit entière

prodigues d'étreintes ensorcelantes
d'extases divines et innovantes
vulves soudées vulves croisées
amies aimantes amantes aimées

lorsqu'au petit matin fourbues
alanguies mais enfin repues
elles se réveillèrent enlacées
humides partout et ravagées

par cette passion follement charnelle
latente sans doute en chacune d'elles
obsessionnelle et fantasmée
qu'elles refusaient de s'avouer

toutes les deux savaient déjà
puisque le sport avait ses lois
qu'elles se reverraient très souvent
bien plus souvent qu'auparavant

bien plus souvent pour très longtemps