une après-midi de congé
il était bien midi et quart
lorsqu'elle quitta le grand sablon
elle risquait fort d'être en retard
et elle maudit son vieux patron

c'était une rousse une authentique
de ces raretés dont la peau claire
obstinément faisait la nique
aux plus bronzants des bancs solaires

elle marchait vite il faisait chaud
mais elle n'aurait pour un empire
en descendant la rue lebeau
envisagé de ralentir

rue d'l'hôpital à toute allure
le feu aux joues le coeur battant
sans se soucier trop des voitures
elle traversa la place saint-jean

ses petits seins qui tressautaient
firent le bonheur rue du lombard
de deux ados buveurs de lait
d'un maghrébin et d'un motard

c'est dans la rue des teinturiers
qu'elle s'arrêta une première fois
just le temps tout essoufflée
de bichonner son frais minois

en arrivant rue des riches claires
elle rajusta sa robe d'été
en défroissa l'étoffe légère
approfondit son décolleté

il l'attendait un peu plus loin
celui qui lui ferait l'amour
celui qui le faisait si bien
son bel amant son beau de jour

rues saint-géry puis de borgval
l'hôtel de passe se trouvait là
au 42 vue sur les halles
1er étage prenez la 3